Dans le milieu extérieur, ils peuvent persister pendant plusieurs semaines. Ces virus sont particulièrement résistants aux agents de désinfection (chlore, ozone, rayonnement UV) ; il n’est donc pas surprenant que les rejets de station d’épuration déversent dans l’environnement des quantités encore importantes de particules virales, au pouvoir infectieux vraisemblablement diminué, mais qui peuvent toutefois contaminer les eaux et les aliments lors de leur production. Ainsi, les végétaux peuvent être contaminés soit par apport de fertilisants d’origine humaine, soit par de l’eau d’irrigation contaminée, tandis que des coquillages élevés dans un site souillé par des rejets peuvent concentrer les virus, constituant ainsi un risque sanitaire pour l’homme lorsque ces coquillages sont consommés crus ou peu cuits.
La transmission des virus entériques se fait essentiellement par voie digestive, avec une infectivité élevée (10 à 100 particules virales ingérées suffisent à provoquer l’infection) :
• transmission directe de personne à personne
• transmission indirecte par consommation d’eau, d’aliments ou d’objets souillés
Le risque de contamination résulte de trois facteurs : la concentration des virus dans les selles, la durée d’excrétion virale qui peut être longue et la capacité du virus à conserver son pouvoir infectieux hors d’un organisme.
Les norovirus sont reconnus, dans les pays industrialisés, comme étant le deuxième agent étiologique des gastroentérites virales hivernales chez les enfants et surtout comme l'agent majeur responsable des gastroentérites épidémiques dans les collectivités. Ils sont estimés à l’origine de 1,1 million d’hospitalisations et 218 000 décès par an chez les enfants de moins de 5 ans dans les pays en voie de développement.
Les infections à norovirus sont caractérisées par l’apparition brutale de vomissements souvent associés à des diarrhées, 24 à 48 heures après l’infection, et qui régressent en 12 à 60 heures chez les individus normalement immunocompétents. Elles ne nécessitent généralement pas d’hospitalisation et ne présentent pas d’effet à long terme sur la santé. La déshydratation constitue la complication la plus répandue chez les enfants, les sujets âgés et les immunodéprimés ; le décès est exceptionnel, et survient surtout chez les sujets âgés suite à la déshydratation.
Les sapovirus ont un impact clinique moins important que les norovirus. Les infections dues au sapovirus sont caractérisées par des diarrhées et le plus souvent sans vomissements.
Les astrovirus sont responsables de gastroentérites bénignes chez les enfants. Les personnes âgées ainsi que les immunodéprimés adultes constituent également des populations à risque. Les signes cliniques associés aux infections à astrovirus sont modérés et se manifestent par une diarrhée durant 2 à 3 jours, des vomissements, de la fièvre peu élevée, de faibles douleurs abdominales ; une déshydratation a été observée dans de rares cas. Les diarrhées à astrovirus nécessitent rarement une hospitalisation ou même une consultation ; les complications graves ou les décès sont extrêmement rares.
Les diarrhées à adénovirus sont cliniquement proches de celles dues au rotavirus mais sont toutefois plus bénignes. Les adénovirus de types 40 et 41 ont été fréquemment incriminés. Ces virus sont responsables la plupart du temps chez les enfants de moins de 2 ans d’épisodes gastro-entériques marqués, après une incubation de 8 à 10 jours, par de la fièvre, des vomissements et des diarrhées pendant 6 à 8 jours, la durée de ces symptômes pouvant aller de 5 à 12 jours. Ils seraient responsables de 4 à 8 % des gastroentérites infantiles.
D’autres virus sont également considérés comme des agents étiologiques possibles : les virus Aichi, les entérovirus, les virus de l’hépatite A, les picobirnavirus, les torovirus et les coronavirus.